Le cycle de conférences-concerts « 24h en musique… dans les années 1950 au Québec » présente une expérience musicale immersive à travers trois périodes de vingt-quatre heures au cœur du siècle dernier. 

Lors de chacun de ces événements, trois professeur·es associées à l’équipe La vie musicale au Québec (VMQ) présenteront une conférence grand public enrichie par des performances musicales préparées par des chargées de cours et étudiant·es du Département de musique de l’UQAM (classe de chant classique, classe de chant pop, et classe de piano classique).

Questionnant l’idée de modernité musicale canadienne telle que transmise de père en fils chez les Mathieu, celle « d’un grand commencement de la chanson au Québec » en 1957, et l’importance de la francophonie Nord-Américaine dans l’ascension au statut de célébrité de vedettes françaises comme Edith Piaf et Maurice Chevalier, ce cycle de conférences-concerts offre un éclairage nouveau sur une période charnière en histoire de la musique au Québec. 

Le professeur en musicologie du Département de musique Danick Trottier démarre cette série de conférences en se concentrant sur la journée du 17 mars 1952, date de la dernière soirée Mathieu organisée par le pianiste André Mathieu. 

Résumé de la conférence  

La conférence a pour objet la date du 17 mars 1952, moment charnière du développement des arts au XX^e siècle avec un regard porté sur les premiers acquis de la modernité artistique. C’est cette date que la famille Mathieu a choisie pour proposer une dernière rencontre publique nommée « Soirée Mathieu ». Ce type de soirée avait été lancé par Rodolphe Mathieu au début des années 1930 et se voulait un carrefour favorisant le débat d’idées en lien avec la modernité artistique, le tout agrémenté d’un concert. Mais ce qui se voulait moderne dans les années 1930 ne l’est plus forcément dans les années 1950 alors son fils André défend une conception musicale tournée vers le romantisme. De plus, le paysage culturel a connu une transformation spectaculaire en moins de vingt ans, la radio n’ayant cessé de prendre de l’expansion dans les habitudes culturelles et la télévision en étant à ses premiers jours. Le propos s’arrêtera donc à cet événement du 17 mars 1952 pour le contextualiser et rappeler l’importance qu’a eue la famille Mathieu avec ce type de soirée. C’est aussi l’occasion de montrer qu’il s’agit en quelque sorte de leur chant du cygne dans le paysage culturel du Québec, même si le fils André fera encore quelques apparitions ici et là après 1952. Partant de cet événement, la conférence veut aussi porter un regard plus global sur les transformations qui ont affectée le monde musical de l’époque, raison pour laquelle il sera question des médias et aussi de musiques populaires. Les contributions de Jeanne-d’Arc Charlebois, Aïda Aznavour et Johnny Ray seront d’un grand intérêt dans ce contexte. Elles seront aussi l’occasion de souligner ce qui se joue dans le paysage musical en régime duplessiste, notamment les influences françaises et américaines alors qu’un certain Félix Leclerc fait sensation à Paris. 

Lieu: Salle Jacques-Hétu F-3080 (3e étage du Département de musique - Pavillon F) - Entrée au 1440 rue Saint-Denis

L'évènement est offert en comodal